Comment vraiment trouver sa place ?

by: admin. /   mardi 28 avril 2020 18:17
ours peluche

Nous cherchons tous à décrocher la situation professionnelle ou la relation affective qui nous donnera le sentiment d’être au bon endroit, heureux, et de justifier toute notre existence. Et si cette place était d’abord… à l’intérieur de nous ?

Assumer sa singularité

Aujourd’hui, si l’on en croit observateurs et sociologues, chacun cherche « sa place ». Un terme aux contours plus ou moins larges, qui englobe, tout à la fois et en même temps, l’endroit, le métier, le statut affectif et relationnel. Une place où il sera possible de s’accomplir, d’exprimer ses talents, d’être heureux… Jusqu’à devenir enfin, comme le disait Jung, « un morceau du monde ».

Cette quête noble (mais fatigante !) est le prix à payer de notre émancipation : la chute des grandes idéologies qui nous inspiraient et des institutions qui nous « contenaient », la perte des repères familiaux et générationnels qui nous structuraient… ont laissé une société en friche dans laquelle nous devons pratiquer ni plus ni moins que « l’invention de soi », comme l’a écrit le sociologue Jean-Claude Kaufmann.

Particulièrement touchés par cette recherche : les 25-35 ans, que Françoise Sand, conseillère familiale, baptise « la génération montgolfière, une génération volatile, s’agitant beaucoup, ne se fixant guère et qui, prise dans une longue postadolescence, semble flotter au-dessus du réel » (in 25-35 ans, l’âge du labyrinthe, entretiens avec Isabelle Vial, Bayard). Ces jeunes adultes, mais aussi les « jeunes seniors », les femmes (tiraillées entre leur travail et leur foyer), les hommes (compagnons de ces nouvelles femmes…) doivent donc trouver leur bon port. Et si, sur cette route, il y avait d’abord plusieurs leurres à dépasser ?

Le syndrome de l’étiquette

Premier d’entre eux : croire que « notre place » est notre statut, la fonction sociale que l’on occupe. Etre seulement « mère de famille », ou « infirmière », ou « la bonne copine qui soutient les autres », se figer dans une identification massive à une seule facette de notre personnalité, peut se révéler source de mal-être. C’est comme vivre coincé sous une étiquette.

Lynette Scavo, héroïne de la série culte Desperate Housewives, en fait l’amère expérience. Après avoir été « le plus gros poste et le plus haut salaire de son entreprise », elle a cru pouvoir s’oxygéner en s’arrêtant de travailler pour élever ses enfants. Mais toujours aussi exigeante avec elle-même, elle se vit désormais comme « la mère de jumeaux hyperactifs » et se raccroche aux amphétamines pour rester cette femme méritante qui passe ses journées à remplir des chariots au supermarché et à ramasser les jouets éparpillés dans la maison.

« Aurait-elle seulement changé d’étiquette ? » interroge ironiquement la voix off de la série. On peut penser qu’« avoir trouvé sa place » repose au contraire sur l’équilibre entre différentes dimensions de sa vie. Le psychologue Carl Rogers le rappelait : « Le but de l’évolution personnelle est d’être de plus en plus soi-même dans n’importe quelle situation, au lieu de jouer un rôle.»

Le syndrome Iznogoud

Performance, compétition et comparaison sont d’autres facteurs d’aveuglement. Ils nous font croire que la place à atteindre est celle de premier, ou celle d’un autre. La rivalité que nous expérimentons d’abord dans notre famille, réactivée sur les bancs de l’école, se diffuse tout au long de notre vie : en dehors de la réussite totale, des grandes écoles de commerce, de la célébrité internationale, de la plus haute marche hiérarchique, point de salut…

Ce moteur peut se transformer en piège. Et, facteur d’émulation, l’envie peut tourner au vinaigre. Le psychosociologue Vincent de Gaulejac le constate régulièrement dans les groupes qu’il anime autour de la trajectoire sociale. « L’envie plonge l’anxieux dans un face à face destructeur qui annihile son propre désir » in L’Histoire en héritage, roman familial et trajectoire sociale, Desclée de Brouwer).

Tout comme le vizir Iznogoud, qui avait pour seule ambition de devenir calife à la place du calife, nous courons alors le risque de mobiliser toutes nos ressources et nos forces pour réaliser un projet qui, au final, ne s’avérera pas forcément bon pour nous. D’autres découvrent au contraire que c’est en occupant une position plus discrète qu’ils peuvent s’épanouir et déployer tous leurs talents.




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2 Commentaires

  • Kirszbaum
    Kirszbaum . 03/02/2023 17:36:44  Reply
    Je me suis mise à nouveau avec le père de ma fille handicapée et j'ai à nouveau mes problèmes psychologique et de santé qui me font mal à un point ou je suis déprimée et mon diabète est à nouveau déséquilibré
  • Pavade
    Pavade . 24/05/2020 10:27:54  Reply
    Je ne sais pas par ou commencer.

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