Quelles sont les causes de la maniaco-dépression ?
La transmission génétique est-elle un facteur de la maniaco-dépression ?
Les causes de la maladie sont multiples et intrigues. Il y a encore vingt ou trente ans, on parlait d’une transmission génétique. De nos jours, sans rejeter cette hypothèse, on utilise les termes plus nuancés de “susceptibilité” ou de “vulnérabilité génétique” pour désigner le facteur héréditaire, en prenant simultanément en compte les autres critères de fragilisation (personnalité, situation socio-économique, niveau de stress, hygiène de vie…).
Il est admis que plusieurs gènes de vulnérabilité interviennent dans la survenue des troubles bipolaires, comme c’est le cas de nombreuses autres maladies.
De la même façon, l’impact de situations stressantes, et plus particulièrement du surmenage, d’événements pénibles à répétition, de cassures des rythmes quotidiens ou d’une carence de sommeil (les « agents toxiques » reconnus du trouble bipolaire), sera bien plus fort sur une personne qui présente ces gènes de vulnérabilité.
Des antécédents familiaux de ces troubles multiplient par huit ou dix le risque de déclencher une maladie maniaco-dépressive ; le risque se situe entre 1 et 2 % pour l’ensemble de la population et passe à près de 10 % chez les personnes prédisposées… Restent les 90 % de chances de ne pas présenter la maladie qui permettent à la fois de relativiser le danger et de souligner l’influence des facteurs exogènes maîtrisables : on peut limiter le risque en adoptant des mesures préventives.
De nombreux travaux scientifiques attestent que l’épisode maniaque survient fréquemment après un événement déclenchant identifiable (problème professionnel, financier, juridique, difficultés conjugales, relationnelles, situation de harcèlement, surmenage, affection médicale d’un proche, agression, avortement, deuil, guerre, déménagement, date anniversaire, isolement, arrêt ou début d’une activité, etc.). Les hommes rapportent plus fréquemment des difficultés professionnelles (liés aux performances et aux responsabilités) et les femmes des problèmes liés au domaine affectif et à la fonction reproductrice. L’événement pénible provoquerait plus souvent un état maniaque chez l’homme, et une dépression chez la femme.
Ces situations de stress intense peuvent être à l’origine de la maladie comme, par la suite, des rechutes. Elles sont aussi génératrices d’insomnies, de perturbations du sommeil, dont on sait qu’elles alimentent ou déclenchent le trouble bipolaire et en constituent les premiers signes. Les causes extérieures, non héréditaires, se manifestent ainsi souvent « en cascade », les unes entretenant les autres, s’accumulant et se conjuguant pour entraîner la maladie. La personne qui en est victime se sent minée, maudite, croit voir sa vie s’effondrer inexorablement comme un château de cartes. Il est très difficile de quantifier l’influence de ces événements qui sont de l’ordre de la subjectivité et n’auront pas les mêmes répercussions d’un individu à l’autre.
C’est donc l’association de plusieurs facteurs qui va provoquer l’apparition du trouble maniaco-dépressif, chaque cause isolée ne pouvant qu’exceptionnellement déterminer la maladie. Les hauts et bas qui faisaient partie du quotidien « normal » vont devenir plus aigus, plus dévastateurs et avoir des répercussions sociales, professionnelles, familiales. On franchit ainsi un point de non retour et on se retrouve malade, faisant partie des 1 à 2 % de « bipolaires » ou encore des 6 % de troubles avoisinants (dysthymiques, cyclothymiques, dépressions unipolaires).
1 Commentaires
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salut, je trouve bien informatif ce Doc qui clarifie un peu plus dans ma recherche d'une compréhension plus approfondir de cette affection dite Dépressif. Je pense être destiné a rencontrer que des femme bipos (un peu d'humour), enfin, ça me passait plutôt inaperçu au debout de nos relations, puis paf, la vérité fait surface et je me perds. Quoi et comment faire ? c'est terrible de tourner le dos a ses gens la ! C'est fou leur ascenseurs déréglé. J'ai une soeur (très bonne avocate) à qui j'ai pu reconnaitre sa bipolarité que bien plus tard après notre cinquantaine. J'ai tombé du ciel, mince ! j'ai une ex copine qui s'avéré être fort bipo, je vous raconte pas mon périple, aaaah non, et pourtant par mon excès d'empathie je n'arrive pas a la tourner le dos. Mais je sais que je n'ai pas tous qui faut pour la bien comprendre. J'ai suggéré psy et medocs. Rien a faire. C'est comme même bien tristounette la bipolarité, pas facile pour la personne affecté ni pour son entourage, ni pour les médecins qui ne sont pas des magiciens. Enfin, très sympa ce condensé. Merci !